N’ayez pas peur de colorer votre vie. Mieux vaut dépasser les lignes en coloriant que de vivre en noir et blanc.
Julie Schneider
8 mars 2023; Journée internationale des droits de la femme couplée à Holi, la fête des couleurs en Inde.
Happy Holi à toutes et à tous & Happy Women’s day à toutes les femmes du monde!
Je m’adresse aux cordons bleus et aux gâte-sauces, à celles qui ont la main verte et à toutes les autres. Je dédie ces quelques lignes colorées à toutes celles qui broient du noir à force d’avoir des bleus à l’âme, à celles qui voient la vie en rose, à celles qui font grise mine quand elles font chou blanc comme à celles qui savent se mettre au vert lorsque la vie les saigne à blanc. Que mes mots rejoignent ici toutes celles qui maîtrisent l’art de rire jaune plutôt que de voir rouge, toutes celles qui passent des nuits blanches à tellement réfléchir qu’elles finissent par voir des éléphants roses, et toutes celles qui savent hisser le drapeau blanc au bon moment, sans toutefois être chocolat.
La vie n’est que le reflet des couleurs qu’on lui donne.
Holi est l’une des plus importantes fêtes indiennes célébrées à travers tout le pays, rassemblant chaque année des millions d’hindous. Elle me rappelle l’intensité avec laquelle nous vivions chaque jour de notre vie indienne. Voici, simplement, un passage de mon livre « Sanjaya – Pour un Chai à Mumbai » dans lequel je témoigne de la symbolique et des vibrations de cette fête extraordinaire.
« Au mois de mars, les hindous célèbrent Holi : la fête des couleurs. Elle marque l’arrivée du printemps. Chacun attend impatiemment le moment de plonger au cœur des festivités. On se jette mutuellement des pigments au visage puis on s’asperge d’eau. Chaque couleur détient sa signification : le rouge symbolise l’amour et la joie, le vert l’harmonie, le bleu la vitalité et l’orange l’optimisme. De nombreuses places se transforment en bains géants colorés. Ce sera la première célébration à laquelle nous prendrons réellement part, et je n’oublierai jamais l’expression sur le visage de mes enfants lorsqu’ils ont reçu leur premier nuage de poudre en plein minois. Il leur avait fallu quelques minutes pour qu’ils se sentent à l’aise avec le fait que tout le monde vienne leur toucher le bout du nez et leur caresser les joues avec des mains multicolores. Mais une fois qu’ils avaient saisi l’amusement que chacun éprouvait en prenant part à ce jeu habituellement interdit, plus personne ne pourra plus les arrêter. Nous les retrouverons couverts de pigments de la tête aux pieds après qu’ils se soient traînés au sol dans les amas de poudre perdue, telle une pâte à pain roulée dans la farine. Nous aimions tous cette fête. C’était l’une des seules fois dans l’année où il semblait que les divisions de classes sociales s’évaporaient, où l’on pouvait assister à autant de gestes tactiles entre hommes et femmes, sans retenue, et où il régnait un semblant d’égalité au sein de la population. Oui, lorsqu’il s’agissait de festoyer, les classifications hiérarchiques disparaissaient le temps d’une danse. C’était agréable à voir. »
Holi symbolise l’arrivée du printemps, la victoire du bien sur le mal, la fertilité. On l’appelle également le festival de l’amour. Une sorte d’invitation à redéfinir les couleurs de sa vie, à se reconnecter à ce qu’elles évoquent, à ce à quoi elles sont subtilement liées, à faire des choix conscients, à laisser naître ou renaître une nouvelle version de soi.
« N’ayez pas peur de colorer votre vie. Mieux vaut dépasser les lignes en coloriant que de vivre en noir et blanc. »
Celui ou celle qui choisit de colorer sa vie devient un arc-en-ciel, alors un trésor se trouve sous ses pieds, il ne lui reste plus qu’à creuser.
Namaste.
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